jeudi 13 décembre 2012

Rhinocéros

 
RHINOCEROS
Eugène Ionesco


Résumé : "Ce sont eux qui sont beaux. J'ai eu tort ! Oh ! comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat. Il m'en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ca viendra peut-être, et je n'aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur !"

 

Première phrase : Ah ! celle-là !
Dernière phrase : Je ne capitule pas !

 
Mon avis : Cette pièce est un véritable petit bijou ! Je me demande encore pourquoi j'ai attendu aussi longtemps avant de la lire !
 
Ionesco manie l'art de l'absurde à merveille. Son écriture est magnifique, il jongle avec les personnages et leurs dialogues pour le plus grand plaisir du lecteur sans pour autant qu'on s'y perde. On suit des débats simultanés a priori insignifiants entre différents personnages et l'évolution de ces derniers est jubilatoire !
 
Mais cette façade à apparence humoriste cache en réalité une critique de la société, la société qui a collaboré durant la guerre ou simplement celle qui n'a rien fait, celle qui s'est laissée faire croire que les autres, les plus nombreux avaient raison.
 
Ici seul Bérenger résiste à l'épidémie qui fait de tous les habitants des rhinocéros, et suivre sa résistance, ses doutes et son obstination, est fascinant.

 
 

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